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Helen Brand  | 
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Depuis 2008, les conditions de prêt ont été profondément affectées à la fois par les retombées de l'effondrement des marchés financiers et par les mesures d'austérité connexes en Europe.

Ces conditions turbulentes de financement d’entreprise sont un défi pour les experts-comptables, pour les entreprises, grandes et petites, et pour les prêteurs. Les experts-comptables jouent un rôle vital en aidant les organisations, qu'elles soient leurs employeurs ou leurs clients, à accéder et à sécuriser le financement d’entreprise.

À la lumière de cela, l'ACCA a mené un projet de recherche à la fin de 2014 pour mieux comprendre comment le marché du crédit a changé en raison de la conjoncture économique mondiale, évaluer les points de vue de nos membres, et pour offrir également des recommandations pour l'avenir.

Cet avis—L'état des finances d’entreprisea été publié à la fin de l’année 2014. C'est une enquête globale ambitieuse, menée avec Longitude Research, établissant à travers trois rapports distincts une image globale unique et précise du marché du crédit. Cette enquête examine également le rôle joué par les comptables qui aident les petites et moyennes entreprises (PME) et les entrepreneurs à prospérer et à croître.

Pics et creux économiques

Les faits et chiffres compilés dans L'état des finances d’entreprise témoignent des cinq dernières années de turbulences économiques.

Sans surprise, l'accès au financement a été très difficile en 2009, alors que le monde sortait d'une récession mondiale. Selon la région, entre 33  et 47 % des grandes entreprises et entre 35 et 63 % des PME ont signalé des problèmes.

Toutefois, le financement est devenu plus facile pour les entreprises à travers le monde au cours des cinq années suivantes, profitant davantage aux marchés développés. En 2012, de nombreux répondants ont signalé des problèmes de liquidités, qui avaient progressivement été réduites en raison d'un ralentissement économique mondial et du stress supplémentaire lié à la crise de la dette de la zone euro, et qui ont atteint leurs pires niveaux à la fin de l’année 2012.

Au cours des cinq années qui ont suivi l'effondrement financier initial, les gouvernements et les décideurs ont travaillé à l'échelle mondiale pour répondre aux préoccupations économiques.

La poussée du financement coordonné de la réunion du G-20 à Londres en 2009 a contribué à débloquer une grande partie du financement du commerce international. Les programmes de liquidités tels que le  régime de financement pour le prêt du Royaume-Uni ont également fait une différence; et les décisions importantes de politique monétaire telles que le programme d’achat de la réserve fédérale pour « ralentir » ses actifs, ou la répression exercée par la Chine sur le secteur bancaire parallèle, ont également eu un effet considérable sur le terrain.

Malgré cette approche coordonnée, les comportements relatifs au prêt doivent encore évoluer, surtout en matière de risque.

La recherche a exprimé des préoccupations majeures auprès de l'ACCA—le fait qu'une part substantielle du financement d’entreprise soit encore essentiellement disponible uniquement sur une base « sans risque » : les bénéficiaires du financement doivent être considérés comme sans risque, ou assurer une sécurité significative sous forme de garantie. Cela prive de financement principalement certaines des entreprises les plus prometteuses. Notre point de vue est que ce problème s'intensifiera au fur et à mesure que les petites entreprises deviendront de plus en plus dépendantes des actifs incorporels.

Le rôle de l'expert-comptable

Les comptables mettent en place les conditions nécessaires pour les prêts sécurisés aient lieu. L'ACCA estime qu'à l'avenir, les experts-comptables auront un avantage dans l’aide des entreprises à lever des fonds et ce, pour quatre raisons très claires.

Tout d'abord, les bailleurs de fonds traditionnels et novateurs nécessitent toujours plus d'informations au moment opportun provenant directement des opérations et de la chaîne d'approvisionnement, ce qui implique que les comptables agissent comme de véritables partenaires d'affaires. Des renseignements rapides et pertinents assurent de meilleures décisions concernant le prêt.

Deuxièmement, les comptables sont de plus en plus tenus de fournir un service de quasi garantie pour le financement des entreprises. Bien que de tels services soient utiles aussi bien pour les entreprises que pour les pourvoyeurs de financement, ils ne peuvent être monétisés que dans le cadre d'une offre complète de conseils.

Troisièmement, avec une quantité substantielle de financement d’entreprise fournie ou garantie par les administrateurs, les professionnels de la finance doivent être en mesure de parler directement aux conseils et d’expliquer l'implication à long terme des décisions de financement. Ils doivent avoir accès aux décideurs.

Et enfin, un nombre croissant d'options de financement pourraient distraire les propriétaires d'entreprises avec des résultats désastreux; les entreprises auront besoin de conseils faisant autorité pour les aider et pour évaluer leurs options. La connaissance d'un comptable sur les prêts et sur le financement est un atout indéniable.

Comptables - établir des relations

L'état du financement d’entreprise  a également examiné ce qui peut être fait pour restaurer les relations entre les entreprises et les bailleurs de fonds.

La relation entreprise/prêteur est cruciale—surtout pour les petites entreprises, qui souvent ne disposent pas d'un service des finances comme les grandes entreprises qui peuvent se procurer et soutenir le financement.

La confiance est également un élément clé de l'équation de la relation. En fin de compte, les relations de financement ne peuvent être réparées que par la restauration de cette confiance, qui a été anéantie au plus fort de la crise financière.

Alors que les entreprises bénéficieraient s’ils fournissaient des informations plus nombreuses et de meilleure qualité, les témoignages obtenus lors d'entrevues des membres de l'ACCA ont montré qu'il faut un véritable partenaire d'affaires pour parvenir à un compromis avec les bailleurs de fonds.

L'avenir—et après ?

Le magazineThe Economist a récemment déclaré que c'est seulement une question de temps avant la prochaine récession. Les pays riches ne sont pas prêts. »

Ils restent encore des dangers, donc qu'est-ce qu’on doit faire ?

L'état du financement d’entreprise conclut que l'amélioration actuelle du contexte financier est exceptionnelle et pourrait se révéler de courte durée.

Pour soutenir le financement des entreprises sur le long terme, les politiques doivent explicitement tenir compte de plusieurs facteurs macroéconomiques durant le cycle économique, y compris la liquidité mondiale, la propension au risque, les carences structurelles, et la valeur des garanties éligibles.

Nous avons également besoin d'un effort concerté entre les institutions financières internationales, les régulateurs et les normalisateurs pour surmonter la fragmentation du marché mondial de la finance d'entreprise. Les institutions financières et les régulateurs doivent réexaminer la dépendance excessive du financement d’entreprise aux garanties, mais aussi se pencher sur des moyens de diversifier les types d'actifs acceptés comme garantie.

Les relations entre les petites entreprises et les institutions financières à l’échelle mondiale sont fragiles; elles ne peuvent être renforcées qu'en rétablissant la confiance, la propriété et le contrôle, et les experts de la finance sont idéalement placés pour se charger de ce programme.

Les responsables politiques et les spécialistes de la comptabilité doivent mettre au défi les sociétés de capital risque et les entreprises qui envisagent des investissements potentiels de voir au-delà des modes du secteur. Ils ont besoin de travailler avec des conseillers d'affaires pour dénicher des occasions où qu'elles soient.

N'hésitez pas à partager vos points de vue sur la façon dont les comptables, les cabinets comptables et les organisations professionnelles de comptables, comme ACCA, peuvent aider à améliorer l'état du financement d’entreprise dans le monde entier.

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Helen Brand

Chief Executive, ACCA

Helen Brand is the chief executive of ACCA, the global body for professional accountants, a post she has held since 1 September 2008.  Ms. Brand has a keen focus on global relationship management for ACCA, and is particularly interested in the development of the accountancy profession in emerging economies. She has considerable experience and knowledge of the 170 markets in which ACCA currently operates, and has worked closely with IFAC in an advisory capacity.